(Oise)
Cher camarade Dommanget,
J’ai reçu votre lettre du 17 avril, ainsi que le manuscrit «La Constitution de 1793 et les babouvistes». Je me h âte de vous en accuser réception, n’ayant pas encore eu le temps d’étudier à fond votre travail. Il est déjà recopié à la machine et sera inséré dans nos «Archives» ou dans quelque autre revue historique de Moscou. Je vous en donnerai avis.
Votre livre sur Victor Considerant m’est parvenu récemment, et j’aurai le plaisir de le relire sous sa forme définitive.
Recevez mes meilleurs vnux pour votre travail sur Sylvain Maréchal, qui promet de devenir un véritable standard work.
N’entrevoyant pas encore la perspective d’un voyage en France, je regrette de ne pas pouvoir répondre à votre amicale invitation.
Salutations fraternelles,
tout à vous
[signature]
[P. 27–28]
Lettre de Maurice Dommanget à David Riazanov
Morvillers (Oise), le 17 février 1930
Au citoyen Riazanov, D[irecteu]r de l’Institut
Cher camarade,
J’ai le plaisir de vous annoncer que j’ai terminé la composition de Sylvain Maréchal: sa vie, son nuvre. La copie du texte volumineux – que je fais faire à votre intention représentera environ 450 pages manuscrites format plus grand qu’écolier. C’est le fruit de plus de vingt ans d’efforts et je crois pouvoir dire, sans forfanterie, que cet ouvrage inté ressera vivement tous ceux qui étudient l’histoire de la Révolution française, du mouvement littéraire et philosophique qui la précéda, du mouvement socialiste et libre-penseur moderne.
Etes-vous toujours décidé à éditer cet ouvrage, comme vous m’en aviez manifesté le désir? En ce cas, j’aimerais à connaître dans quelles conditions car je tiens comme il est légitime, non seulement à recevoir une gratification pour mon manuscrit mais à récupérer une partie des dépenses importantes que j’ai du faire pour mener à bien ce travail.
D’autre part, l’édition française me préoccupe également. En effet, j’ai su de diverses sources que des renseignements sur Sylvain Maréchal avaient été demandés soit aux archives pour sa vie, soit aux libraires pour ses nuvres. Des amateurs doivent donc l’étudier. Je tiendrais, dans ces conditions, à ce que l’ouvrage parut en France le plus tôt possible. Pourriez-vous autoriser les Editions Sociales Internationales à le publier rapidement dans la galerie des Précurseurs de socialisme amorcée par mon Victor Considerant?
Je vous serais obligé de me fixer sur ces divers points.
Recevez, cher camarade, mes salutations fraternelles et croyez à mon bon souvenir.
Dommanget